Bon mardi,

Cette semaine, je vous donne accès à la rediffusion de mon webinaire sur le sommeil des jeunes et je vous invite à un nouveau webinaire gratuit sur l’opposition et l’impulsivité. Dans mes réflexions de la semaine, je vous explique pourquoi un « changement soudain » n’arrive jamais par hasard et je vous partage le témoignage bouleversant d’un père que j’ai rencontré, qui a perdu son fils Mathis à la suite d’une surdose accidentelle.

Et lisez jusqu’au bas : je viens de mettre en ligne ma nouvelle conférence pour les ados sur la gestion des écrans, une version adaptée de celle que je présente dans les écoles! Les billets sont maintenant disponibles.

N’hésitez pas à repartager ce courriel dans votre réseau. Bonne lecture et bonne semaine!

3 RESSOURCES GRATUITES

Écouter la rediffusion sur YouTube.

Vous étiez des centaines de personnes connectées avec moi la semaine dernière, un immense merci! Que ce soit pour aider votre enfant ou votre ado à mieux dormir, pour promouvoir l’importance du sommeil ou simplement améliorer votre propre routine et la qualité de vos nuits, ce webinaire est pour vous. Je prépare actuellement une conférence spécifiquement pour les ados sur ce sujet, à venir!

#2 Webinaire gratuit « Impulsivité et opposition : voir au-delà du comportement » ce jeudi 30 octobre de 12h à 13h

Participez sur la page Facebook d’Aidersonenfant.com.

Crises, opposition, tempêtes émotionnelles… comment accompagner un enfant ou un ado qui cherche à s’affirmer sans tomber dans une lutte de pouvoir? Comment réagir lorsque notre enfant semble « nous chercher »? Préparez vos questions !

#3 Rejoignez mon groupe privé « Communauté BASES » sur Facebook. 

Formuler une demande d’adhésion au groupe : Communauté BASES

Ma page professionnelle me permet de partager du contenu, des outils et des réflexions avec vous. La Communauté BASES, c’est différent. C’est un espace plus intime et interactif, où on peut échanger ensemble — parents, intervenants, enseignants, professionnels — autour des cinq piliers de mon approche BASES. On y partage des idées, des réflexions, des expériences vécues et des petits gestes concrets pour investir les BASES dans notre quotidien, à la maison, à l’école ou au travail. C’est aussi un endroit pour poser des questions, s’inspirer et trouver du soutien entre personnes qui partagent la même vision du bien-être et de la santé.

2 RÉFLEXIONS DE LA SEMAINE

#1 – Un problème «soudain» ne sort jamais de nul part …

Depuis deux mois, je ne peux pratiquement plus courir. Un matin, après un 10 km bien ordinaire, je me suis assise… et je n’ai plus été capable de me relever. En quelques heures, une douleur aiguë s’est installée, comme si j’avais dévalé un escalier. Marcher, me lever, bouger devenait un calvaire.

Mes années de course m’ont appris que la douleur et l’enflure sont des signaux qu’il faut écouter, pas étouffer. J’ai donc consulté pour comprendre la cause, pas seulement calmer les symptômes.

Pour ma santé physique comme pour ma santé mentale, je refuse de traiter les manifestations sans identifier la source. Masquer la douleur pourrait me permettre de courir plus vite, mais aussi de me blesser bien plus profondément.

Mon ostéopathe m’a aidée à soulager la douleur, mais j’ai vite compris que ma hanche n’était pas seule en cause. Cheville, genou, dos, intestins… tout est lié.

Hier, j’ai rencontré une physiothérapeute sportive qui a fait une évaluation complète : patron de course, force, flexibilité, historique médical et blessures passées. Moi qui croyais que ma blessure était apparue « du jour au lendemain », elle m’a fait reculer dix-huit mois en arrière.

Sur ma ligne du temps, j’ai découvert une série de petits événements apparemment anodins :

• Une entorse de cheville quatre mois avant de compléter mon 42 km en montagne à Charlevoix
• Un changement de surface de course (plus de km sur route, moins en montagne).
• Une fatigue accumulée après un printemps éprouvant.
• Un tapis roulant trop petit qui a modifié ma foulée.
• Des étirements négligés depuis trop longtemps.
• Une augmentation du volume et de la fréquence de course trop rapide.

Aucun de ces éléments, pris isolément, n’explique ma douleur intense. Mais ensemble, ils traçaient le fil invisible de ma blessure.

Ma physiothérapeute m’a demandé quels étaient mes objectifs. J’ai répondu sans hésiter : rebâtir mes fondations. Avant de viser la performance, je veux retrouver l’équilibre et la force qui me permettront de courir longtemps, sans me blesser.

Cette stratégie de la ligne du temps, je l’applique souvent en clinique avec les adultes comme avec les enfants. Quand un problème surgit « soudainement », – par exemple un enfant qui recommence à se réveiller la nuit, une insomnie, une baisse de concentration, des crises à répétition, des attaques de panique, etc. —, il vaut la peine de faire une ligne du temps. Inscrire les événements, les changements, les nouveautés, les difficultés rencontrées et autres qui se sont présentées dans les derniers mois et même les dernières années. Pris séparément, ces événements ne semblent parfois « pas si pires ». Mais, cumulées, ça donne un portrait qui fait plus de sens.

Après réflexion, je ne veux pas « courir comme avant ». Sans m’en rendre compte, je faisais plusieurs petites choses qui m’ont amené là où je suis, blessée. Je veux apprendre de tout ça, rebâtir mes fondations, développer mes connaissances et mes habiletés et recommencer à courir … mieux qu’avant.

Parce qu’en course comme dans la vie : « Vite, c’est lent et lent, c’est vite. » (Traduction de « Slow is smooth, smooth is fast. », une maxime qui illustre l’idée qu’en cherchant à aller trop vite, on devient maladroit — alors qu’en allant lentement et consciemment, on gagne en fluidité, en efficacité… et en vitesse réelle.)

#2 – Mathis est décédé à 15 ans d’une surdose accidentelle. Son père, Christian, s’est donné pour mission de protéger les autres jeunes. Voici ma rencontre bouleversante avec lui.

La semaine dernière, j’ai passé 3 jours dans la communauté Innu à Uashat, à Sept-Îles. J’étais conférencière dans le cadre de la 4e édition du colloque en éducation ITUM. Parmi les autres conférenciers invités, il y avait Christian Boivin. Son histoire m’a complètement bouleversée.

Christian est le papa de Mathis, un adolescent de 15 ans décédé par surdose accidentelle en décembre 2023. Mathis avait acheté des pilules sur le marché noir. L’une de ces pilules a été fatale.

Mathis est décédé dans son lit, la nuit, dans sa maison, à quelques mètres de ses parents et de sa fratrie.

Quelques mois après le décès de son fils, Christian s’est donné comme mission d’aider les jeunes et les familles à ouvrir le dialogue sur la consommation pour que cette histoire d’horreur ne se reproduise plus.

Christian fait des conférences dans les écoles pour s’adresser directement aux jeunes. Il nous a justement présenté cette conférence, en nous expliquant les intentions derrière chaque message.

Il commence en parlant de Mathis, un garçon bien ordinaire et « comme les autres » auquel tant de jeunes peuvent s’identifier. Il présente ensuite les types de drogues, leurs effets, leurs risques … on jurerait qu’il est un intervenant spécialisé en dépendance tellement que son contenu est rigoureux et clair.

Évidemment, il mentionne aux jeunes que la meilleure façon de se protéger d’une surdose est de ne pas consommer. Cela dit, il martèle deux messages TRÈS importants tout au long de sa présentation. Il nous les fait répéter plusieurs fois :

1. Ne consommez jamais seul-e. Ou minimalement, avisez quelqu’un lorsque vous consommez quelque chose.
2. Identifiez les signes d’une surdose. De mémoire, j’ai retenu ces signes : éruptions cutanées, rash soudain, malaises, maux de cœur, faiblesse, fatigue soudaine et envie d’aller dormir. (Informez-vous svp, c’est ce que j’ai retenu malgré mes sanglots.)

Comme mère, je souhaite profondément que mes filles ne consomment juste jamais et qu’elles ne se mettent pas à risque. Cela dit, je sais que l’espoir, ce n’est pas de la prévention! Depuis quelques années déjà, nous abordons les sujets entourant la drogue et la consommation, de façon simple, adaptée à leur âge, à leur développement et à leur curiosité.

Durant ma formation universitaire, j’ai fait des cours en toxicomanie. Et en début de carrière, j’ai travaillé auprès des jeunes itinérants et en fugue dans un organisme à Montréal. Sans avoir développé de spécialité en toxicomanie et dépendance, j’ai souvent accompagné des jeunes qui rencontraient des défis multiples, dont la consommation. Je sais que, comme pour n’importe quel sujet à aborder avec un jeune, le ton moralisateur ou culpabilisant est le pire à emprunter pour « faire entendre raison ».

Ouvrir la discussion, s’intéresser sincèrement à son vécu et à ses opinions, parler avec respect et ouverture, partager ses inquiétudes — voilà une approche bien plus efficace.

Après avoir entendu cette conférence, je martèlerai les deux messages de Christian, aussi souvent que j’en aurai l’occasion. Je le ferai auprès de mes filles, de mes neveux et de mes nièces et de tous les jeunes que j’ai le privilège d’accompagner. Parce qu’en parler, c’est déjà protéger. Et parce que, derrière chaque statistique, il y a un Mathis, un jeune qu’on aurait tous voulu sauver. 

À toi, Christian, un merci très sincère. Merci pour ce témoignage percutant, touchant, déstabilisant, qui est aussi douloureux à entendre que nécessaire.

1 SUGGESTION INSPIRANTE

Le podcast Diary of a CEO, avec l’invité Shi Heng Yi disponible sur Spotify.

« Quand tu manges, tu manges. Quand tu es avec tes enfants, tu es avec tes enfants. Quand tu conduis ta voiture, tu conduis ta voiture. C’est parce qu’on essaie de faire plusieurs choses à la fois que nous sommes si tristes et malheureux. Parce que c’est impossible. » (J’ai traduit un passage qui m’a marqué, de mémoire.)

Vivre dans l’instant présent est quelque chose de rare, mais quelque chose qui se cultive et qui s’apprend. Dans ce podcast, Shi Hang Yi parle de l’importance de faire une seule chose à la fois, de comment ne pas se laisser affecter par ce que les autres pensent de nous, des émotions négatives qui nous empêchent de nous élever, comment briser nos vieux patterns, etc.

Je l’ai écouté 2x. La première fois, je marchais en nature. J’ai ri, j’ai pleuré. Je me suis arrêtée au pied d’un arbre pour réfléchir un peu, ayant besoin de mettre l’écoute sur pause. Je vous suggère de l’écouter à un moment où vous êtes disponibles. Et ne faites qu’une chose à la fois : écoutez.

BASES : Présentation d’un de mes services

Une conférence pour les ados à mettre à votre agenda / 27 novembre de 18h30 à 20h
Billetterie : « Ados & écrans : responsables avec mes écrans de loisirs »

Vous avez un ado à la maison? Les écrans font sans doute partie de votre quotidien — devoirs, jeux vidéo, réseaux sociaux, Netflix, YouTube, textos… Alors cette conférence est pour lui… et pour vous!

J’animerai, en version web, la conférence que je présente dans les écoles. Le billet donne accès à la présentation en direct et à la rediffusion pendant 30 jours. La présence en direct n’est pas obligatoire, mais fortement recommandée — une période de questions sera réservée aux jeunes!

Une conférence vraie, drôle et sans jugement pour aider les ados à prendre conscience des impacts des écrans sur leur bien-être et leur fonctionnement. Je leur partage des stratégies concrètes pour mieux gérer leurs écrans à la maison, dans leurs amitiés, durant les leçons et même au travail. Cette conférence les aide à protéger leur sommeil, leur attention, leur niveau de stress et leur disponibilité aux apprentissages, et permet d’ouvrir la discussion en famille pour adopter ensemble de saines habitudes numériques.

Texte par Caroline Quarré, intervenante psychosociale (B.Sc.), conférencière et propriétaire de Service psychosocial Pas-à-Pas

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